16 novembre 2015

Vendredi 13 novembre 2015.

Ce vendredi 13 était un jour comme les autres. Se lever, aller en cours, puis au boulot. Se dire qu'on va acheter un ticket de loto puisque c'est un vendredi 13, et ne pas le faire au final, comme à chaque fois. Puis rentrer à la maison. Voir l'alerte BFM sur le portable de Ludo "Fusillade à Paris" et se dire "Encore une..." A Marseille, malheureusement, il se passe des événements comme cela tous les jours. Je n'ai pas prêté plus d'attention à ce message.

Mais lorsque j'ai vu sur Twitter l'annonce d'une deuxième fusillade dans Paris, mon coeur a fait un bond. J'ai pensé à ma famille. J'ai voulu être auprès d'eux. Etre sûre que ma grand-mère et ma cousine allaient bien, qu'ils étaient bien chez eux. J'ai appelé ma petite soeur qui n'était pas chez mes parents, mais chez une copine à elle. J'ai voulu appeler ma mère, mais elle dormait déjà.


Je suis resté plus d'une heure au téléphone avec ma soeur, sans dire grand chose, en regardant toutes les deux la télé, ne sachant pas quoi penser, pas quelle chaîne regarder. Puis j'ai compris. Plusieurs attaques simultanément à Paris. L'une au stade de France. Puis dans un restaurant. Puis au Bataclan.

L'horreur. Le drame. La tristesse, le sentiment d'être impuissant face à ces images, face à ces morts, face à ces gens qui se battent pour survivre, et ne rien pouvoir faire. J'étais spectatrice comme des milliers d'autres personnes à cet instant. J'étais morte de fatigue, mais ma fatigue s'est envolée, laissant la place à un sentiment que je n'ai jamais connu auparavant. La peur. La tristesse, pour des personnes m'étant totalement inconnues. Et pourtant... Je me suis dit "ça aurait pu être moi, ça aurait pu être quelqu'un que je connais, ça aurait pu être n'importe qui et n'importe où."

Il y a environ une semaine, donc quelques jours avant ces événements, j'ai parlé à Ludo. Je ne sais plus si c'était le matin ou le soir, mais nous étions dans le lit à discuter lorsque je me suis rappelé de quelque chose : Avant le 11 septembre 2001, avant je ne sais plus quel crash d'avion et avant le tsunami de 2004 qui avait ravagé le Sri Lanka et la Thaïlande si mes souvenirs sont bons, j'avais fait le même rêve. Je ne me souviens pas de ce rêve, mais je sais que j'avais fait le même, à chaque fois, quelques jours avant que cela se produise. Il y a environ une semaine donc, je discutais avec Ludo, et ce rêve m'est revenu en mémoire. Je ne sais absolument pas pourquoi j'y ai pensé, mais j'en ai parlé à Ludo, je lui ai dit que je faisais ce même rêve à chaque fois qu'une catastrophe allait se produire, et que je trouvais ça très bizarre, que j'étais sûrement devin. Bien sûr, j'ai dit ça sur le ton de la rigolade. Bien sûr, je ne me doutais pas qu'encore une fois, il allait se produire quelque chose d'aussi horrible...

J'ai appris quelques heures après que ma meilleure amie se trouvait au stade de France avec son chéri, pour le match. Je lui ai demandé si ça allait, ce qui s'était passé exactement. Elle m'a dit qu'elle avait eu la peur de sa vie. Qu'elle pensait que les terroristes étaient là, à l'intérieur du stade, et qu'elle ne voulait que partir, s'enfuir, que tout le monde courrait et avait peur. 

Le lendemain, j'ai appris que mon meilleur ami d'enfance était là-bas lui aussi, avec d'autres amis d'enfance également. Ils n'ont rien, heureusement. J'ai vu la photo sur Snapchat avec pour légende "Dans le métro" et j'ai compris qu'ils étaient allé au match. Puis d'autres photos, l'une probablement au début du match, l'autre au moment où ils sont partis, tous l'air graves. 

Sur Twitter, des dizaines de messages du type "Pas de nouvelles de telle personne, faites tourner svp" avec des photos. Et le coeur qui se serre à chaque fois que je mettais un visage sur l'une des probables victimes de ces attentats. Un couple qui était recherché sur Twitter a d'ailleurs perdu la vie au Bataclan, et les larmes me sont montées lorsque je l'ai appris deux jours plus tard alors que je ne les connaissais même pas. 

Je ressens le besoin d'écrire, car je n'ai pas eu le courage de faire une vidéo pour exprimer ce que je ressentais face à cette tragédie. Les mots ne me viennent pas. Depuis trois jours, j'ai le sentiment que notre France a pris un coup de poignard dans le coeur. Voir ces hommages des quatre coins du monde, entendre la Marseillaise, avoir le soutien de tous les peuples fait chaud au coeur. Mais cette tragédie restera dans nos mémoires, comme celle du 11 septembre. Désormais, je comprends la tristesse qu'a pu ressentir les Etats-Unis à cette époque. Désormais, je comprends.




Restons forts.
Restons solidaires.
Aimez-vous les uns les autres.
Profitez de chaque instant, de vos amis, de votre famille.
Lisez, regardez des films, des séries, évadez-vous et surtout,
Surtout, soyez heureux de vivre.

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